C’est Georges ROUARD, qui, dans son « Histoire des
escalades aux environs de Marseille – 1926 » , mentionne une anecdote
concernant l’accès à la Calanque de l’Escu :
On se rendait aussi à l’Escu en bateau autrefois,
et on en revenait de même. En 1901, deux membres de la Société des
Excursionnistes Marseillais MM. H. Hillereau et J. Pascal, y étant venus dans
ces conditions, furent surpris par le mauvais temps et dans l’impossibilité de
revenir par mer. C’est alors que le pêcheur qui les accompagnait leur signala
que par une corniche qui traversait la falaise au-dessus de l’Aiguade, ils
pouvaient rejoindre le sentier de douane et la Madrague et les y conduisit. Effectivement,
cette corniche, plutôt délicate que difficile, était praticable. Il est
probable que c’est après la connaissance de cette voie de retour que l’on se
rendit à l’Escu plus fréquemment par voie terrestre. Plus tard, un câble solide
fut posé à la Corniche du Pêcheur, ainsi fut-elle dénommée, et permit de
franchir avec plus de sécurité sa partie la plus délicate. Un second passage
fut découvert au-dessus de la corniche, mais depuis l’installation du câble il
fut rarement suivi, et même actuellement est abandonné.
Le collecteur , autrefois accessible
par la galerie de l’« Achéron » il débitait avant traitement 4000 l/s d’eaux usées,
était long de 12 km entre Arenc et Cortiou, ayant été calculé pour une
population de 800 000 habitants. Devenu insuffisant, on a donc construit un
deuxième émissaire de 6.2 km, d’une section de 5.2 m qui part de Ste Marguerite
pour rejoindre son aîné à Mazargues et dont le débit moyen est de 12 000 l/s ;
l’ensemble des deux collecteurs peut ainsi desservir une ville de deux millions
d’habitants.
Ces eaux usées traversent la station d’épuration
physico chimique à boues actives, mise en service en 1987 . Hélas ,les métaux
lourds libérés continuent à désherber les fonds marins et font reculer encore
les limites du bleu méditerranéen comme en témoigne le long panache qui
pourfend la mer bien au delà des îles.
Ce vallon à la beauté sereine, immuable et
insensible à la civilisation, c’est Font de Veyre.
Plus connu certainement sous le nom de Fontaine d’Ivoire.
Lieu historique immortalisé par de l’eau limpide, de l’amour et du vin.
Surprenant, non ?
Pourtant c’est là qu’est née Marseille. Si le roi
des Saliens, Nannus était encore en vie, il vous le confirmerait. Celui qui a
parlé en son nom, c’est Isidore Gilles. Le savant Vossius a confirmé ses dires
: « Marseille n’a pas vu le jour où elle est aujourd’hui « Gyptis
tendit la coupe à Protis qui la porta à ses lèvres... «
Imaginez-vous la tête du Grec qui vient de se
taper des mois de mer, capitaine d’une flotte où les marins, malgré leur degré
de civilisation avancée par rapport à nos rivages encore sauvages, sont avant
tout des conquérants habitués à fêter leurs conquêtes comme des soudards, voir
arriver une coupe pleine d’eau., une eau limpide, certes, puisqu’elle vient de
Font de Veyre? Par courtoisie, il trempe ses lèvres mais envoie aussitôt ses
lieutenants chercher quelques bonnes amphores stockées à bord de l’une de ses
pentécontères amarrée près de la côte. Un vin excellent qui arrive de Ionie,
C’est ainsi que sur le territoire de Mazargues, à
la Fontaine d’Ivoire réputée pour sa source d’eau pure, fut dégusté, pour la
première fois dans les Gaules, le bon vin grec qui va devenir, grâce à la vigne
que planteront les Phocéens, le célèbre vin gaulois dont quelques siècles plus
tard Pline dira : Le vin
que l’on aime en Italie, c’est le vin gaulois ! « Si un jour, pour
rejoindre les calanques de Marseilleveyre ou de Podestat, vous passez par le
vallon de la Fontaine d’Ivoire, n’oubliez pas d’avoir une pensée pour «
le jus de la treille « dont la première coupe a été dégustée à l’ombre
des pins. Il n’y avait que quelques huttes (mas) habitées par des Saliens. Le
mas des Saliens.
Le mot fut déformé et donna naissance à Massalia.
A l’origine,
une histoire d’amour
L’histoire de Rome commence par un assassinat
Romulus tue son frère Rémus. Celle de Marseille commence par un roman d’amour :
Protis le Phocéen épouse Gyptis, la Ligure. Hardis
navigateurs, les Grecs de Phocée, un port d’Ionie situé à l’autre bout de la Méditerranée,
en Asie Mineure, avaient exploré toutes les rives de la mer autour de laquelle
s’organisait le monde connu en ce temps-là. Ils avaient su y découvrir, à peine
visible de l’extérieur, le site d’un port exceptionnel, un plan d’eau de 40
hectares orienté d’est en ouest, protégé des vents par des collines en
surplomb, accessible seulement par un étroit goulet de 28 mètres, et par conséquent
facile à défendre.
Ils envoyèrent Protis, à la tête d’une expédition,
demander au maître des lieux, le roi Nann, son amitié et le droit d’y fonder
une ville.
Selon Justin, historien latin, qui était aussi un
poète, le débarquement grec aurait eu lieu le jour fixé par le roi pour marier
sa fille. Elle devait choisir elle-même son époux en lui offrant à boire à la
fin d’un banquet. C’était le rite. Nann convia les nouveaux venus. Gyptis se
tourna vers Protis, et lui tendit la coupe. Elle apporta en dot le territoire où
allait se développer Massalia, notre Marseille.
Ceux qui doutent des trop belles légendes
objectent que les Phocéens avaient repéré le site avant la venue de Protis. C’est
alors qu’ils avaient négocié les conditions de l’établissement d’un comptoir de
commerce, et convenu l’union des jeunes gens, qui scellait le pacte conclu
entre les indigènes et les nouveaux venus. Le mariage d’amour ne serait qu’un
mariage d’affaires. Peu importe. En 600 avant Jésus-Christ, alors qu’à Rome,
fondée seulement depuis un siècle et demi, régnait le sage Tarquin l’Ancien,
Massilia, la plus ancienne ville de l’actuelle France, naissait au bord du
Lacydon, fruit de la navigation et du commerce, de l’aventure et des affaires,
de l’amour et de la raison.
La Fontaine-d’Ivoire .
corruption de Font de Voire alimentait en eau la
ferme de Voire, datant du XVe ou XVIe siècle, dont les ruines sont encore
visibles à deux cent cinquante mètres au nord-ouest de la source. Elle est
actuellement tarie. Déjà, en 1895, Saurel écrivait : « C’est au fond de la
grotte que la source est censée couler. Elle existe, mais elle ne coule pas. Il
y a de l’eau, cependant, mais si peu abondante qu’il faut la recueillir dans
deux réservoirs en maçonnerie, bâtis au devant l’un de l’autre, à deux époques
distinctes. L’un, le plus enfoncé, a un mètre de long sur quatre-vingts centimètres
de large. Sa construction date du XVIe siècle. Le second qui a cent ans de
moins -a des dimensions beaucoup plus grandes et il est alimenté par la
surverse du premier.
Au-dessus de l’excavation de sept mètres de
profondeur où se trouvent les réservoirs, s’élève un magnifique lierre, signalé
en 1936. Au XVIIIe siècle, plusieurs actes notariés au moins quatre, attestent
qu’une famille Voire possédait un terrain où se trouvait la fontaine.
L’abbé Ganay se trompe lorsqu’il écrit qu’un médecin,
nommé Voire, aimait à se délasser en allant se promener dans les environs de la
fontaine et lui aurait donné son nom.
En 1842, l’écrivain marseillais Jules Méry fit
donner un mémorable concert à la Fontaine D’Ivoire: Ouverture du Freischütz,un
acte de Robert le Diable et le final de Sémiramis
C’est que la Fontaine d’Ivoire, en plus de la
beauté de son site, était célèbre à cause d’une légende. C’est là qu’aurait eu
lieu le fameux banquet qui décida de la fondation de Marseille, au cours duquel
Gyptis, la fille du roi des Ligures, Nann, offrit la coupe à Protis, le prenant
ainsi pour époux et lui apportant en dot le territoire qu’il convoitait. Pour
autant qu’on puisse s’y reconnaître au milieu de données souvent
contradictoires, il semble que les Ligures se soient fixés dans
Marseille-Veyre à partir du Xe siècle avant J.-C.
Ils étaient agriculteurs mais vivaient surtout de la chasse et de la pêche.
Assez frustes, ils ignoraient l’écriture et n’avaient pas de civilisation
originale. Certains échangeaient le sel qu’ils tiraient de la mer -d’ou leur
nom de « Saliens» -, ce qui n’était certainement pas le cas des habitants des
calanques.
Plateau
de l’homme mort :
L’homme mort n’a rien d’effrayant , quand bien même
ses pierres vieillies , plus qu’ailleurs exposées aux vents , au soleil et aux
colères du ciel , apparaissent elles crevassées, comme autant d’éponges asséchées.
Ce nom provient d’une histoire poignante. Elle
sent bon la colline et suggère, à qui sait l’entendre, un tableau aussi bref
que saillant des mentalités d’alors. Un jeune homme qui se rendait de Cassis à
Marseille en cheminant sur les crêtes, croisa là-haut, dans le silence de cette
pierraille chiffonnée par les siècles, un berger qui y avait conduit ses bêtes.
Le berger était assis, tranquille, adossé à
un arbre. Le jeune homme le salua et n’entendit
pas de réponse. Au retour, le lendemain, le jeune homme vit encore le berger
adossé à un arbre, peut-être le même. Il le salua de nouveau et l’autre ne lui
répondit toujours pas. Il n’y prêta pas attention. Trois jours plus tard,
passant de nouveau dans le coin, le jeune homme crut remarquer que le berger n’avait
pas changé de place, tandis que ses bêtes paraissaient éloignées. Mais il était
pressé de filer à ses affaires et n’attendit pas qu’on lui rende son salut. C’est
à son retour qu’il décela enfin une posture bizarre chez le berger dont le
chapeau pendouillait de manière grotesque. Le jeune homme s’approcha,l’autre était
mort, apparemment depuis trois jours au moins...
Sur cet immense plateau de pierres vitriolées et
qui au printemps se pare du plus beau tapis jaune et violet d’iris nains , la
vue est admirable sur 360 degrés ; je vous épargne la longue énumération propre
à décrire tout l’horizon : quoi que !
A angle droit, nous traversons le tracé bleu matérialisé
par un énorme monjoï et, toujours sur le tracé vert, nous poursuivons notre
route vers le sud , en direction de la tête de Melette , en pente légère , dans
les reliques du petit bois des walkyries , incendié dès 1919. Là, nous
atteignons le haut du Malvallon sud et nous traversons derrière le cirque de la
Bougie pour rendre une petite visite au belvédère de « Titou Minou » , nid
d’amoureux bien connu des Marseillais, acagnardé contre la barre rocheuse et
offrant une vaste perspective sur le large et les îles.
Titou Minou
Voilà des dizaines et des dizaines d’années, un
marin pêcheur de Morgiou inscrit au registre maritime, s’était installé à Podestat,
« suite à une dispute avec ma grand-mère », rapportera bien plus tard
son petit-fils. Il y vivait en ermite, à l’abri d’une bâtisse plus tard aménagée
en auberge et que l’on a depuis détruite. De son vrai nom François Féraud, on
le connaissait seulement comme étant « Le Chinois de Podestat »,
surnom hérité de six années de service militaire effectuées en Indochine. On
lui préférait ce sobriquet en particulier dans le quartier de La Cayolle où,
passant par le vallon prolongeant la calanque et portant le même nom, il se
rendait souvent pour s’approvisionner.
Le « Sentier du Chinois »,
appellation qui demeura longtemps, s’accommodait tout d’abord d’une côte infestée
de pierraille, pour déboucher là-haut, par le col de la Lèbre, peu avant la tête
de la Melette, au-dessus du cirque de la Bougie, non loin d’un recoin des crêtes
où se cache ce havre de paix propice à la contemplation, portant le nom de belvédère
Titou-Minou. Y subsistent des semblants de murets sous un auvent calcaire, qui évoquent
très vaguement l’ancienne présence d’un cabanon situé face au sud, avec l’île
de Riou étalée au pied, brûlante sous le soleil. C’est pourtant « au
cabanon » que
se rendaient les « inventeurs » de ce site, tous deux membres des
Excursionnistes Marseillais, les « Excurs » auxquels l’on doit ce brin d’histoire
des calanques: « L’un des deux, M. Chap, avait une fille surnommée Minou.
Lautre, M. Rouaix, futur président de la Société, avait un fils, Serge, familièrement
appelé Titou. D’où le nom de ce « cabanon », fait de deux murets et d’une
table de pierre, baptisé ainsi, en 1930 ».
Ignorant Titou-Minou et son point de vue
incomparable, le Chinois, lui, traversait à grands pas le Plateau de l’Homme
Mort, à l’ouest duquel on retombe immanquablement sur le Malvallon, à moins de
se perdre dans un casse-tête de corniches en tous genres, de falaises étagées,
d’à-pics et sièges plus imprévisibles les uns que les autres, à plus de deux
cent cinquante mètres au-dessus des flots.
Calanque
de Podestat :
La merveilleuse planque
En venant de Callelongue, il suffit de longer la côte,
passer au dessus de la plage de Marseilleveyre pour arriver enfin à la calanque
de Podestat.
Au fond de cette calanque, la colline monte
agressivement vers les falaises rocheuses et les cimes. Quelques pins rafraîchissent
le décor donnant une image paisible de ce site pour le moins austère. Sauvage,
isolé, sans ressources, cette crique géante n’est pas facilement accessible par
la terre. Loin d’être périlleux, le chemin n’en facilite pas pour autant l’approche.
£n un mot, si vous allez à
Podestat, ceux qui s’y trouvent déjà vous voient
arriver de loin.
Quel merveilleux refuge pour les hommes désireux
de vivre loin des regards indiscrets ! Seul l’accès de la mer permet d’arriver
rapidement sur la plagette mais, dans ce cas, on voit aussi arriver les
bateaux. Si l’on n’a pas la conscience tranquille, il est facile de grimper sur
les hauteurs et fuir les « envahisseurs « . Quelle merveilleuse
planque !
A une certaine époque, un détenu de la prison des
Baumettes était recherché par toutes les lices, il était traqué du côté de l’Espagne
alors qu’il coulait des jours heureux dans la petite calanque de Podestat, Une
rumeur a circulé pendant longtemps, Pierrot le Fou s’y serait caché un certain
temps, se régalant de poissons grillés et de bouillabaisses. Comme il n’y a pas
de fumée sans feu, on peut imaginer que la rumeur n’en était pas tout à fait
une trop sujette à la pression de certains trafiquants, il n’est pas étonnant
que la bâtisse accueillante de Podestat n’ait pas pu survivre. Les ruines que
vous allez découvrir en la visitant sont le témoignage d’un passé sur lequel la
lumière n’a pas totalement été faite.
Pourtant, Podestat a eu sa grande époque. Juste
après la guerre, vers les années 47/48, les excursionnistes s’y donnaient
rendez-vous pour y passer des journées exceptionnelles dans la joie de la
liberté retrouvée. Pendant que s’achevait l’impression du livre d’où est tiré
ce texte , la calanque de Podestat vivait une transformation.
LA DIRECTION DE L’ECOLOGIE ET DES ESPACES VERTS en
accord avec l’EDF dont c’est la propriété, a décidé de faire raser les ruines
existantes afin que la nature puisse reprendre ses droits et la calanque
retrouver son aspect sauvage.
Voici la raison pour laquelle, en lisant l’histoire
de Podestat vous risqueriez d’être surpris que je vous parle de ruines d’un
ancien restaurant-buvette invisibles. Désormais, elles seront sous vos pieds !
Utilisée jadis par des pêcheurs, une madrague y fût
établie à plusieurs reprises et ses bâtiments servirent plus tard à la
construction du bar-restaurant qui resta ouvert jusqu’en 1964. Des ruines et
des treuils rouillés donnaient à cette calanque un aspect de désolation malgré
sa magnifique situation sous la tête est du Malvallon, mais elle a repris
maintenant son aspect primitif et sauvage.
Calanque
de l’Escu :
Si le promeneur pousse vers l’est, il pourra
atteindre la calanque de l’Escu, orthographiée Lescut dans les actes du XVe siècle.
Son nom viendrait de scutum ou scutellum, bouclier allongé et convexe, alors
que d’autres ont pensé à l’ escoube, filet de pêche provençal; on peut
toutefois avoir des doutes sur ces étymologies car, si Michelet qualifiait l’Histoire
de « petite science conjecturale », que ne pourrait-on dire de l’Etymologie .
Cette calanque abrite, sous un formidable auvent
rocheux dû à des éboulements, une vaste citerne dont l’origine pose problème.
Elle permettait, jadis, de recueillir plusieurs mêtres
cubes d’une eau limpide, mais dans quel but? Elle ne pouvait servir à abreuver
les troupeaux car le site est d’accès difficile, même pour les humains, et le
passage escarpé qui y conduit n’aurait pu être franchi par des moutons. Elle n’avait
aucune utilité pour le ravitaillement en eau des navires car les ports de
Cassis et de Marseille étaient tout proches et l’accès maritime de la calanque
n’est pas des plus faciles. Alors, tentons une hypothèse. Cette construction,
avec ses tuyaux en terre cuite, bien que remaniée au fil des ans, fait penser à
une construction arabe du XVIIe siècle. Or, c’était l’âge d’or de la piraterie
et les corsaires venaient se cacher dans les criques de Marseille-Veyre. La
calanque de l’Escu, encaissée, difficile d’accès et facile à surveiller,
constituait un abri merveilleux; il est donc possible que l’aiguade ait servi
au ravitaillement en eau des pirates barbaresques. Il ne s’agit, bien sûr, que
d’une supposition.
A l’abri des regards indiscrets, invisible depuis
les hautes murailles, la calanque de l’Escu produit souvent une singulière et
grave mélopée, tel un véritable instrument aux dimensions pyramidales. Cette étonnante
musicalité, se trouve renforcée d’un petit mystère. On devrait plutôt parler de
bizarrerie. Sous la roche, à la faveur d’une petite anse terminée par un
semblant de grotte, a été bâtie une citerne. A l’extérieur comme à l’intérieur
de cet ouvrage, des escaliers mènent à une petite porte surélevée. L’ensemble
est fait de pierre mais, à l’intérieur, on a mallonné les soubassements. Il s’agit
du fond de cuve qui peut contenir plusieurs mètres cubes d’eau douce. Laquelle parvenait jusque-là par une
canalisation émaillée dont il reste plus haut de rares vestiges. Enfin, la
citerne ou cuve, se sépare en deux pièces dont les murs de pierres taillées
sont montés jusque au plafond de la cavité calcaire. A défaut d’explication
historique, on attribue la construction de cette citerne à des pirates, ou des
contrebandiers bien organisés. Il reste difficile de parvenir à l’Escu.
Certains passages pourtant munis de mains courantes, à savoir de câbles posés
pour favoriser la descente ou soulager la remontée, en découragent plus d’un.
La calanque est pourtant agréable, douce, mais peut-être dangereuse. Scellée à
la roche, une plaque de marbre rose vient le rappeler au visiteur. Elle
souligne plus particulièrement l’héroïsme d’un gamin. Racontant: « En ce
lieu, le 28juin 1981, Sylvain Menu, 16 ans, a perdu la vie en sauvant un enfant
de la noyade ». Traîtresses
et mortelles calanques, parfois, où tant d »’escaladeurs » ont aussi trouvé la mort,
souvent par imprudence, il est vrai...
Cette calanque « planquée » que
taraudent les vagues, se prolonge par un plan incliné, d’où le chemin, ici tracé
de vert, incite le promeneur à balader au plus près de la côte, alors que les
itinéraires réputés classiques se situent bien plus haut.